mercredi 7 août 2013

Ma sélection lecture pour les vacances


 
Je pars en vacances dans quelques jours et impossible pour moi de ne pas emmener une pile de bouquins ! J’ai passé un long moment hier à la bibliothèque sans savoir vraiment à l’avance ce que je voulais lire, et je me suis laissée porter au cours de mes déambulations dans les rayons, tirant les livres de leurs étagères selon les titres qui m’interpellaient. Voici donc ma sélection, plutôt éclectique ;-).
Le Marin américain, un roman danois de Karsten Lund. L’histoire d’un homme sur les traces de son passé, tentant de percer le mystère de sa naissance au sein d’un village de pêcheurs perdu à la pointe du Danemark.
Jeune maman, j’ai ensuite été attirée par Le Bébé de Marie Darrieussecq. Je n’ai jamais lu de récit de cette auteure, ce sera une première, mais les quelques pages que j’ai feuilletées m’ont plu, on verra bien où cela me mènera !
Puis, plutôt fan de Laura Kasischke, j’ai opté pour La Couronne verte. Trois amies qui viennent de terminer le lycée vont passer leurs vacances au Mexique et y rencontrent un inconnu. Visiblement pour leur perte…
 
 
Et parce que j’en ai beaucoup entendu parler, j’ai choisi aussi Alabama Song de Gilles Leroy. Au début du 20è siècle, à New-York, un jeune couple dont le mari est écrivain à succès fait l’expérience de la vie mondaine, de ses joies et de ses peines.
Et pas de vacances réussies sans un polar ! Route pour l’enfer de Craig Holden m’a alléchée, l’histoire semble bien mystérieuse et prometteuse. Joe tombe en panne de voiture sur une route du Dakota et doit faire du stop. Un couple le prend dans sa voiture, et c’est le début du cauchemar…
Puis, sur un coup de tête car le titre me rappelle ma propre expérience, j’ai pris, sans même le feuilleter, Vous êtes trop qualifiée pour le poste de Martine Le Gall. Le parcours du combattant dans la recherche d’emploi.
Enfin, pour terminer, un livre de ma propre bibliothèque qu’il me trottait dans la tête de lire depuis un moment déjà : L’Accompagnatrice de Nina Berberova. Dans la Russie de l’après-révolution, Sonetchka est une jeune fille sans beauté ni réel talent sauf celui de jouer correctement au piano. Elle est employée en tant qu’accompagnatrice par une chanteuse, qui est tout son contraire. Jalouse, elle va chercher par tous les moyens à lui nuire…
Compte-rendu de toutes ces belles et aguichantes lectures à la rentrée ! Bonnes vacances à tous ceux qui le sont encore ou prévoient de l’être, et bon courage à tous ceux qui ont repris le travail :-).
 

mardi 6 août 2013

"Le Mec de la tombe d'à côté" - Katarina Mazetti






 
Nature de l’ouvrage : roman.

Synopsis : Désirée est bibliothécaire et vit en ville dans un appartement au look moderne. Benny est agriculteur et vit à la campagne dans sa maison familiale à la décoration kitsch. Elle passe son temps le nez dans les livres ou les pieds dans les musées, lui ne jure que par ses vaches et la façon dont il va faire face à ses dettes. Rien en commun, sauf peut-être leur solitude, et pourtant, lorsqu’ils se rencontrent au cimetière où l’une va se recueillir sur la tombe de son mari et l’autre sur celle de sa mère, c’est le début d’une passion à la fois brûlante et cocasse.

Mon avis ♥♥ : très léger et plein d’humour, ce livre à deux voix pose la question de l’altérité et de ce qui unit ou désunit deux personnes amoureuses. La différence est-elle la force ou la faiblesse d’une relation ? Peut-on s’aimer lorsqu’on est radicalement opposés ? L’adage « les contraires s’attirent » prend ici tout son sens. Sympathique, on passe un bon moment, mais pas non plus mémorable.
 Katarina Mazetti - Le Mec de la tombe d'à côté - Babel, 2009.

"Madame Bovary" - Gustave Flaubert. Tentative d'analyse.

 

Madame Bovary : une idéalisation de la passion amoureuse à son paroxysme, conduisant indubitablement à la désillusion.

 
Nature de l’ouvrage : roman.

Synopsis : Emma Rouault, fille de paysans relativement aisés, élevée au couvent, épouse Charles Bovary, un brave médecin de campagne, très amoureux d’elle, et n’aspirant qu’à une vie simple et rangée.
 
Au départ plutôt enthousiaste à l’idée de ce mariage, Emma découvre peu à peu la médiocrité, selon elle, de son mari, tant dans le domaine médical que dans la vie quotidienne. Cette vision négative et quelque peu erronée de la réalité est amplifiée par les lectures à l’eau de rose d’Emma, qui ne reconnaît en Charles aucune des qualités masculines et romanesques des héros des romans qu’elle dévore avidement.
 
Loin de l’image qu’elle se fait d’un homme et de la passion amoureuse, Charles n’en devient que plus insupportable à ses yeux. Pensant être en train de gâcher sa vie, menant une existence monotone et routinière que la naissance de sa fille ne parvient pas à enjoliver, Emma ne rêve que de bals (dont l’obsession est inspirée par son séjour au château de la Vaubyessard), de sentiments exacerbés, de passion, de luxe et d’argent.
 
Victime de ce que l’on pourrait appeler le « mythe du Prince Charmant », elle se lance dans une course effrénée au bonheur en se jetant successivement dans les bras de deux soupirants dont, croit-elle, l’image correspond au portrait de l’homme parfait. Néanmoins, tour à tour lassés et effrayés de ses discours emphatiques et ses incessantes demandes de preuves d’amour, ces derniers la laissent tomber. Désillusionnée, incapable de rentrer dans le moule des femmes de son époque, Emma se suicide en consommant de l’arsenic, laissant Charles inconsolable.
 
Mon avis  ♥♥♥ : à sa parution en 1856, le livre fait scandale. Considérée comme une atteinte aux bonnes mœurs, l’œuvre de Flaubert, ainsi que son auteur, font l’objet d’un procès. Pourquoi une telle polémique ?
 
Il faut remettre les choses dans le contexte du XIXème siècle. En effet, le livre traite de l’adultère et remet en question le statut de la femme et la vision du couple. Au XIXème siècle, la femme, celle de la bourgeoisie surtout, n’a jamais été aussi enfermée dans le monde domestique et sous contrôle masculin. Eternelle mineure, elle dépend d’abord de son père, puis de son époux. En effet, dès le début du siècle, le code napoléonien a restreint encore plus le peu de liberté que la femme détenait auparavant : elle ne possède aucuns droits civils et politiques. Elle est sous totale tutelle de l’époux pour les actes les plus banals de la vie quotidienne, comme trouver un travail ou ouvrir un compte. En 1816, le divorce, acquis de la Révolution, est interdit.
 
La moralité atteint aussi son paroxysme : l’Eglise, dont l’influence avait quelque peu diminué depuis la Révolution Française, revient sur le devant de la scène. Elle institue à nouveau la famille et la religion comme sphères fondamentales de la société. Le célibat et le couple illégitime (adultère ou concubinage), considérés comme des « unions » à but uniquement charnel, sont largement condamnés : la femme est là pour enfanter dans le mariage légal au sein duquel elle ne doit tirer aucun plaisir physique, s’occuper de la maison, de l’éducation des enfants et des œuvres de charité. Là s’arrête son rôle.
 
Or, Madame Bovary remet en cause ce système. Tout d’abord, il traite en majeure partie de l’adultère, acte ô combien réprimé par la loi et la société, et par conséquent remet en question l’institution du mariage. Mais surtout, il est l’image d’une femme qui, incapable de se limiter à la sphère domestique et familiale et d’entrer dans ce moule rigoureux qu’est la morale bourgeoise, étouffe et s’ennuie, et tente de chercher un peu de piment à son existence. Cette recherche effrénée du bonheur ne peut conduire qu’à sa perte puisque ses amants, hommes du XIXème siècle conscients de la pression sociale exercée sur eux, l’abandonnent, mais aussi parce qu’une fois la sphère publique au courant de l’adultère d’une femme respectable, celle-ci est, indubitablement, socialement perdue et stigmatisée.
 
Madame Bovary, Emma ou la volonté de combattre les préjugés sociaux et de revendiquer sa part d’individualité. A lire ou relire, ce n’est absolument pas démodé !


samedi 3 août 2013

"De la tablette à la tablette - Une Histoire de la lecture"



Dossier de Linternaute.com

« Comment lisait-on il y a 2 000 ans ? Pourquoi l'écran constitue-t-il  une révolution ?
Le papier va-t-il disparaître ? 

Le livre et la lecture ont pris de très nombreuses formes à travers l'histoire. Les supports se sont modifiés, les mœurs, les goûts et les pratiques également.

On ne lit pas de la même façon et pour les mêmes raisons à l'Antiquité, au Moyen-Age et à notre époque.


Voici 4 500 ans d'histoire de la lecture en 15 évolutions majeures ».

Pour lire le dossier, cliquez ici.